Le Miracle Psychologique du Coran
- Introduction :
Dieu existe. Et qu'est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que la justice existe, que la miséricorde existe et que
le
pardon existe.
Cela veut dire que le coeur sera rassuré, que l'âme retrouvera la paix
et
que les soucis disparaîtront, tant que les affaires seront toutes
réglées.
Cela veut dire que les larmes ne se versent pas vainement, que la
constance
ne se déploie pas sans fruit, que la bonté ne passe pas gratis, que le
vice
ne restera pas irrépréssible, ni le crime impuni.
Cela veut dire que le monde est géré par la générosité, et non par
l'avarice. Or, le généreux ne revient jamais sur sa donation...
Ainsi, la mort ne peut-elle pas être la privation du don de vie, mais
plutôt
une transition vers une autre vie...
Cela veut dire que notre existence n'est point absurde, mais pour une
raison
suprême, cette raison qui explique tout ce qui se passe : la douleur,
la
maladie, la torture, la souffrance, la laideur, l'échec, l'incapacité
ou
encore la capacité de faire telle ou telle chose.
Cela veut dire que l'admiration, l'émerveillement et l'exaltation ne
peuvent
point ternir devant la plus grande des oeuvres créatrices, à jamais
rafraîchie.
Cela veut dire qu'il est tout à fait normal d'avoir les sens mobilisés
pour
célébrer la gloire du Grand Auteur de cette oeuvre créatrice.
Cela veut dire : être plein d'émotion et embrasser d'un esprit ouvert
tout
moment de la vie.
Cela veut dire que le désespoir et le découragement sont bannis de
notre
dictionnaire.
Cela veut dire que nos soucis s'évaporeront, une fois confrontés à ces
mots
: "À côté de la difficulté est, certes, une facilité!" (Sourate 94 -
verset
5) Une réalité établie par le Tout-Miséricordieux, en mesure de
rassurer les
angoissés par la bonne annonce qu'elle fait du soulagement imminent.
Et puisque Dieu est Un, la Décision restera une et le Pouvoir
restera un.
Nulle autre divinité n'est là pour rompre une promesse qu'Il ait faite
ou
partager une gloire qu'Il mérite.
Ainsi, ne serions-nous jamais sujet au dispersement ; nous ne serions
ni
écartelés entre Est et Ouest, droite et gauche, ni réduits à frapper
aux
portes des plus riches ou à se mettre à genoux devant les plus forts...
N'est-ce pas qu'auprès de Dieu Seul que l'on trouve tout ce que l'on
veut ?
N'est-ce pas qu'Il est la source de la force, de la richesse et du
savoir ?
Pourquoi alors ne pas chercher l'appui et l'abri auprès de Lui ?
Cette prise de position engendre la tranquilité, la sûreté, la
sérénité,
l'optimisme, l'activité, l'assiduité dans le travail et le dynamisme.
Tel est l'effet de "Point de divinité à part
" sur une âme qui a
bien
compris et mis en pratique ces mots.
Et tels sont les traits de caractère d'un vrai croyant en l'unicité de
Dieu.
Il y a là la pharmacie qui remédie à tous les maux de l'âme et remet
sur
les rails la mentalité butante ; là, le cri de libération déchaînant
les
mains, pieds et cous liés ; là, le mot de passe au jaillissement de
notre
force intérieure, cette force qui réalise l'irréalisable.
Une panacée à autant d'impact sur l'âme n'a pas encore été créée :
la
médication neurologique apporte remède ici pour ronger là-bas dans le
corps
humain.
Elle est un pseudo-remède, il faut le dire, à base d'illusion qui
soulage
par effet hypnotique, en éclipsant l'esprit.
C'est comme si celui-ci était enchaîné, allourdi par un poids et jeté
dans
la mer où il doit sombrer jusqu'au fond, presque inerte.
Mais avec "Point de divinité à part
", l'esprit puise
exclusivement
à la plus saine source, et là, c'est la liberté : on est libéré des
fausses
appartenances, des craintes et des obsessions, le pardon nous est
promis et
la Providence nous affermit.
Seul en déposant les soucis entre les Mains de Dieu, qu'on est capable
de se
réjouir, la nuit, d'un sommeil profond.
Et puisque Dieu - le Créateur par excellence - est l'Auteur de ce
monde,
et qu'entre Ses mains se formulent le destin et le devenir, les
affaires
doivent s'acheminer vers la meilleur direction et le monde ne restera
point
celui de vices et de violence, mais celui d'une haute leçon de sagesse.
Et puisque Dieu existe, tu n'es point seul ; la Providence
t'accompagne
par où tu vas, de façon à t'assurer, en permanence, un état d'âme
désabusé
et équilibré.
Et comment ne pas être rassuré par cette compagnie idéale : l'abandon,
la
trahison, la perte, la tristesse et le malaise n'ont plus de place.
Et tels sont les traits de caractère des vrais croyants en l'unicité de
Dieu.
Ceux-ci goûtent aux délices paradisiaques avant d'entrer au Paradis
de
l'au-delà.
Ils sont les rois sans trônes ; sûrs, tranquilles, fermes et endurants.
Cet idéal humain que Dieu propose constitue la seule pharmacie où
peut se
rendre l'angoissé. Cette pharmacie - qui présente l'élixir et la baume
-
rend ses services une fois pour toutes... une fois, puis c'est la
guérison.
Elle constitue également la valeur d'or contre toutes les valeurs
échangées
sur terre, sous forme de billets ou de titres périssables.
- Le psychisme du Croyant :
Le portrait du Croyant est dominé par les suivantes qualités :
patience,
douceur, modestie, indulgence et pudeur.
"... ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants
s'adressent à eux, disent: "Paix","
Tu le reconnais par son mutisme prolongé, sa réflexion continue, sa
voix
basse, son élévation sur les bouffonnerie, turbulence et dispute.
Tu le reconnais dans sa vocation à soigner et à fignoler son travail.
Il est également décent, abordable, véridique, fidèle et modéré en
toute
circonstance.
Et si l'on veut résumer le tout en une seule qualité maîtresse, ce
sera
"la tranquilité".
D'ailleurs, être tranquille c'est réussir à maîtriser son royaume
intérieur
et à en prendre tous les fils en main, c'est l'homogénéité des
propensions
diverses - le plus souvent contradictoires - de l'âme, et leur
soumission,
en toute souplesse, à leur maître, le Croyant.
Là, il s'agit d'un don uniquement mérité par cet homme.
Tu le liras sur son visage calme... le calme du fond, non de la
forme ;
le calme reflétant concentration, netteté, lucidité et perspicacité,
non
celui de vide intérieur et de lourdeur.
C'est un homme qui rappelle la vaste mer.
Or la mer, quoique calme, ne cesse de répandre à chaque instant
perles,
coquilles et coraux... N'est-ce pas là une fertilité infinie ?
Ce calme riche et rayonnant donc, peint dans la même mesure le portrait
du
Croyant ; mais qu'est-ce qui l'explique ?
C'est grâce aux rapports privilégiés inédits qui lient le Croyant à
tout
ce qui l'entoure - à hier et demain, à la mort, aux gens et au travail
-
grâce, également, à sa conception de la morale.
Du point de vue matériel pratique, la morale c'est le comblement de
mes
désirs sans toucher au droit des autres à combler les leurs.
Il s'agit d'une définition purement socio-matérielle, visant le partage
bien
proportionné des plaisirs.
Mais la religion voit le contraire : la morale se définit par la
tenue de
mes désirs en bride, la pleine maîtrise de soi, l'effort de contrer mon
étourderie et de contrôler mes passions, dans le but de mériter le
titre du
vicaire d'
sur Terre, l'héritier à qui l'univers est assujetti.
Autrement dit, je ne m'élèverais au degré de maîtrise de ce monde avant
de
se prouver tout d'abord maître de moi.
La morale ainsi conçue est perçue sous l'angle personnelle.
Et la fin en est de parachever la personne, l'individu.
Les bénéfices sociaux coulent de source, par conséquent.
Une société formée du type d'individus en cause doit être une symphonie
d'amour et de paix.
La morale ainsi conçue transforme les esclaves du Moi en de
véritables
maîtres, affranchis grâce à leur adhérence au Grand Maître.
Ils passent de la partie au Tout, de la relativité à l'Absolu, de la
convoitise (d'un bien matériel) à l'aspiration (de se rapprocher de
Dieu),
et voici le but suprême...
Les regards qui n'en voient rien à briguer ont besoin d'un traitement
optique d'urgence !
D'ailleurs, on perçoit le but suprême lorsqu'on arrive à remettre toute
chose à sa juste place, à son volume et à sa valeur réels.
Les passions de ce monde étant exclues, rien n'éclipsera la splendeur
de
l'Etre Parfait.